La gestion de la vitesse est un enjeu complexe. En plus d’aménagements modérateurs de vitesse et de présence policière, la sensibilisation est un outil indispensable. Cette sensibilisation commence par un regard sur nos propres habitudes : en effet, lors de nos allers-retours quotidiens il nous arrive de dépasser la limite permise sans même nous en rendre compte.
Au début de l'automne 2022, huit citoyens ont accepté de partager leur ressenti par rapport à la vitesse ainsi que des astuces pour rester vigilants. Voici leurs messages...
VITALIE PODOLEAN
Je veux vivre dans un quartier sécuritaire, ce qui implique que chaque usager de la route, qu’il soit en voiture, à pied ou à vélo, soit responsable en tout temps et partage la route. C’est un devoir collectif. Je pense à ma sécurité et à celles des autres. Je redouble de vigilance près des écoles, des garderies et des terrains de jeux. J’utilise les trottoirs pour marcher et les pistes cyclables lorsque je suis à vélo.
Une bonne initiative que j’ai prise et que je vous conseille, lors d’une marche en soirée, est de porter des vêtements clairs et réfléchissants afin d’être visible de loin. Quand la noirceur tombe, si vous êtes habillé de couleur foncée, bien souvent on vous voit à la dernière minute, ce qui peut être très dangereux.
Être un bon conducteur, un bon marcheur ou un bon cycliste, ce n’est pas si difficile, il suffit seulement que chacun d’entre nous fasse sa part et y mette du sien.
KARINE JEAN-PAUL
Je suis résidente de Sainte-Catherine et mère de deux enfants actifs dans notre magnifique ville.
En tant que courtier immobilier, je suis sur les routes fréquemment et je vois que les gens sont pressés. Je vais être honnête, de mon côté, je crains souvent qu’un enfant sorte vite d’une cour à vélo et que je ne le voie pas. Je pense que c’est une de mes grandes peurs au volant, alors même pressée, ça me ramène.
Je trouve important que les enfants, les jeunes puissent jouer dehors en toute quiétude. Soyons un exemple pour eux, qui nous regardent ; les enfants sont un produit de leur environnement. Partons plus tôt pour nos rendez-vous ou autres sorties afin que l’accélération ne soit pas notre seul moyen d’être à l’heure. Regardons fréquemment notre vitesse pour nous assurer de respecter la limite de vitesse permise. Pensons à nos enfants qui veulent jouer tranquilles et pensons à la sécurité de tous.
ANNE GADOURY
J’habite à Sainte-Catherine depuis 1988 et spécifiquement sur le boulevard Saint-Laurent depuis 1997.
J’adore mon coin de ville, j’adore y marcher, avec ses endroits pour s’asseoir et regarder les gens passer. Tout en faisant ma marche, je rencontre toujours plein de personnes, à pied, à vélo et chaque fois que je croise quelqu’un on se salue. C’est vraiment super. On s’y sent vraiment chez soi.
On peut tout faire sur le boulevard Saint-Laurent : l’épicerie, aller à la pharmacie, à la bibliothèque, jouer à la pétanque, amuser son chien, et cela, en toute sécurité la plupart du temps.
Le bémol, c’est le soir : il apporte son lot d’adeptes de la vitesse. Pourtant, la limite est clairement indiquée et le signal nous le rappelle, moi la première je ralentis.
VALÉRIE RICARD
Depuis que je suis devenue maman, il y a presque neuf ans, je trouve que les gens roulent vite sur la rue! J’ai constamment peur que mes enfants se fassent frapper. J’étais la première à appeler la Ville pour faire installer des panneaux radars ou des dos d’âne sur ma rue afin que les gens ralentissent.
La sécurité routière commence toutefois toujours par soi-même. La routine faisait souvent que je conduisais un peu trop vite pour être certaine de ne pas manquer de temps ou être en retard. Cependant, j’ai pris conscience de ce comportement, qui peut être dangereux. Ce n’est pas grave, dans la majorité des situations, d’être en retard quelque part. Mieux vaut arriver sain et sauf!
Chaque fois que je suis plus stressée au volant, je pense à la sécurité des enfants, tant les miens que ceux qui vivent dans le quartier. Leur vie est beaucoup plus importante que ma destination. C’est correct de prendre son temps. On se calme au volant.
DELPHINE LAVIGNE
J’ai 11 ans et j’habite à Sainte-Catherine. Une ville sécuritaire, pour moi, c’est une ville où il y a des endroits aménagés pour tout le monde, comme une piste cyclable, un trottoir, etc.
Les voitures ne doivent pas rouler vite et doivent faire plus attention à nous, les enfants. Des fois, quand je vois les voitures qui roulent vite, ça me fait peur, surtout quand un enfant traverse.
À un moment donné, je passais dans une rue en patins à roues alignées. Une voiture qui ne regardait pas et qui n’avait pas mis ses clignotants a décidé de s’engager dans la voie. Elle ne m’avait pas vue, mais elle m’a réprimandée pour son erreur. Pourtant, les piétons ont la priorité et c’est la responsabilité de chacun de regarder où il va.
Respecter les limites de vitesse, c’est important. Vas-y mollo!
DANIELLE DUMONT
Quand je me sens stressée ou que le moral n’y est pas, rien de mieux qu’une bonne marche sur le bord de l’eau. Le boulevard Marie-Victorin offre de très beaux paysages, mais pour les voir il faut rouler lentement.
Je peux comprendre qu’il est trippant de faire ronronner son véhicule en pesant sur la pédale, mais en même temps, toute la magie de notre bel environnement et la tranquillité du moment viennent de disparaître sous le bruit de celui-ci.
Il y a un endroit pour toute chose et le boulevard Marie-Victorin en est un de tranquillité et de ressourcement.
CARINE DU SABLON
J’ai toujours joué dans la rue quand j’étais enfant. Promenade, vélo, trottinette, etc. Aujourd’hui, j’ai trois enfants et mon souhait serait qu’ils puissent profiter des rues sans craindre pour leur sécurité.
J’aimerais que tous prennent conscience qu’un accident ne se prévoit pas sur la route, mais qu’on peut mettre des choses en place pour les éviter. Les rues résidentielles peuvent paraître longues à parcourir lorsque nous les empruntons, mais j’aimerais croire que les secondes ou minutes gagnées à rouler plus vite ne peuvent surpasser la probabilité qu’elles blessent ou privent quelqu’un de sa vie.
Le temps gagné ne sera jamais plus important qu’un accident qui pourrait être évité. Une vie n’a pas de prix, il faut rester vigilant sur la route et ça commence par la vitesse. Je suggère de rendre votre trajet agréable, mettre de la musique, apprécier le moment. Le temps en voiture ne doit pas être vu comme une perte de temps. Ralentissons…
Saviez-vous que...
Plus vous roulez vite, plus vos risques d’avoir un accident augmentent!
La vitesse :
- réduit votre champ de vision.
- augmente la distance de freinage.
- réduit les possibilités et le temps de réaction pour éviter un obstacle.
- augmente la violence des chocs.
- réduit l’adhérence du véhicule à la route.
Selon le ministère des Transports du Québec :
- Sur l’ensemble du réseau routier municipal, 73 % des collisions avec blessés se produisent sur les rues où la limite de vitesse est de 60 km/h et moins.
- Lorsqu’un piéton est frappé par une voiture roulant à 30 km/h, la probabilité du décès d’un piéton est de l’ordre de 10 % ; elle dépasse 75 % à 50 km/h.
À Sainte-Catherine :
- La limite de vitesse et de 30 km/h partout sauf sur les artères principales (soit la Route 132, les boulevards Marie-Victorin, Saint-Laurent et des Écluses ainsi que les rues Centrale, Jogues et Brébeuf).
- Les analyses de vitesse effectuées à des endroits sensibles du territoire, soit les rues Felix-Leclerc, des Alouettes et Cherrier démontrent que plus de 95 % des conducteurs respectent la limite de vitesse de 30 km.
Tu roules à quelle vitesse?
À l'été 2022, des bollards représentant des enfants, avec la mention Ralentissez s’il vous plait et Tu roules à quelle vitesse? ont été installés dans trois zones sensibles du territoire. Ces panneaux favorisent le ralentissement des véhicules en réduisant la largeur des voies et rappellent à chacun les habitudes de conduite sécuritaire dans nos rues.