Notre histoire
Jeune d’esprit et de cœur, la Ville de Sainte-Catherine a été fondée en 1937, mais il y a plus de trois cents ans que les premiers habitants, ayant découvert qu’il faisait bon y vivre, s’y sont installés.
Le territoire, qui longtemps été désigné sous le nom de côte Sainte-Catherine, a d’abord été occupé par la mission des Iroquois en 1676 avant de se joindre à l’histoire des autres côtes de la seigneurie de La Prairie pendant deux siècles. Il s’est ensuite transformé au fil du commerce fluvial et de la maîtrise des rapides du fleuve Saint-Laurent pour devenir la municipalité de la paroisse de Sainte-Catherine en 1937, puis en 1973, cette ville moderne où il fait toujours aussi bon vivre.
La terre et l’eau sont intimement liées au développement de la ville.
Sainte-Catherine prenait vie il y a plus de trois siècles, à la rencontre du fleuve Saint-Laurent et de la rivière du Portage, ou rivière Saint-Régis. Le territoire de Sainte-Catherine comprend 9 kilomètres carrés de terre ferme et d’îles, qui tirent leur énergie du mouvement de l’eau. Cette terre fertile a conservé une vocation essentiellement agricole jusqu’à ces récentes décennies. Son relief très peu accidenté et son sol calcaire étaient la richesse des paysans.
La rivière Saint-Régis, qui traverse notre territoire en diagonale, joue un rôle prépondérant dans l’histoire de Sainte-Catherine puisque c’est à l’endroit même où elle rejoint le fleuve Saint-Laurent que le premier noyau s’est développé. Il s’agit de l’actuel site de l’église paroissiale.
Les eaux turbulentes du sault Saint-Louis, mieux connu de nos jours comme les rapides de Lachine, attirent les marchands et voyageurs vers la collectivité paroissiale, qui devient un passage terrestre sécuritaire entre l’Atlantique et les Grands Lacs.
La construction de l’écluse de la Voie maritime du Saint-Laurent amorce la transformation de notre territoire et l’industrialisation de la ville. Au cours de la deuxième moitié du 20e siècle, la population augmente rapidement et le paysage sainte-catherinois se dynamise.
Forte de son identité unique et de sa population croissante, qui lui octroie le statut de ville, notre municipalité adopte son nom actuel en 1973 : Sainte-Catherine, ma ville au bord de l’eau.
Photo : Boul. Marie-Victorin avant la construction de la Voie maritime du Saint-Laurent. On y apperçoit le cénotaphe de Kateri tekakwitha. En arrière plan, l'île à Boquet, qui fait aujourd'hui partie de la plage du RécréoParc - Fonds Edgar Gariépy
La paroisse de Sainte-Catherine d’Alexandrie obtient le statut de municipalité en 1937 et compte à l’époque 4 039 habitants.
À la fin du quinzième siècle, les Jésuites installent une mission autour de la rivière du Portage, sur le site actuel de l’église de Sainte-Catherine, afin de poursuivre l’évangélisation des Iroquois. Une chapelle, une maison pour le missionnaire, « vingt-deux cabanes habitées par des Hurons et des Iroquois » et une petite fortification furent érigées sur la seigneurie à partir de 1676.
Pendant quelques années, les Iroquois et autres Amérindiens de la mission de Saint-François-Xavier-du-Sault-Saint-Louis vont défricher et cultiver les terres. Les premières concessions furent octroyées à des colons blancs dans les premières années du XVIIIe siècle. C’est le début de la côte Sainte-Catherine dont les limites correspondent à celles de la ville actuelle. Durant plus de deux siècles, l’histoire se confond ensuite avec celle des autres côtes de la seigneurie de La Prairie.
Le territoire de la paroisse Sainte-Catherine d’Alexandrie obtient le statut de municipalité en 1937, marquant les débuts de l’organisation autonome du territoire. Enfin, l’augmentation rapide de la population au cours des années 60 octroie à Sainte-Catherine le statut de ville en 1973.
Photo : Carte de l’île de Montréal (extrait), 1744 - Archives de Montréal
Jadis, un archipel, la côte Sainte-Catherine comptait plusieurs îles. Certaines étaient habitées, d’autres cultivées, mais toutes étaient régulièrement visitées pour la chasse, la pêche, la cueillette des fruits sauvages ou les pique-niques.
L’île à Fouquet fût nommée en la mémoire d’André Fouquet II. Ce dernier aurait été enlevé par six Iroquois en canot le 13 juin 1658.Il n’est pas décédé lors de cet incident, car on le retrouve dans les recensements de 1666 et de 1667. Il est alors âgé de 38 ans et est au service des Ursulines. L’île fut également connue sous le nom d’île aux Foins, symbole de son précieux apport pour l’agriculture. Juste à côté se trouvait l’île aux Vaux qui a été utilisée aux mêmes fins : le cultivateur François Barreau la joint à sa terre en 1743.
Tout juste en amont se trouvait une autre île plus grande, nommée l’île à Boquet ou la Belle île. C’était un endroit de prédilection pour la pêche. C’est là que se trouve aujourd’hui la plage du RécréoParc, l’un des joyaux de Sainte-Catherine! Les Jésuites ont nommé cette île en l’honneur de l’un de leurs dévoués compagnons d’apostolat, Charles Boquet.
Près des limites occidentales de la seigneurie, un autre petit îlot a joué un rôle important dans l’histoire de la côte Sainte-Catherine, puisque c’est à cet endroit que les Jésuites, seigneurs de La Prairie, installèrent un moulin pour moudre le grain des colons. L’île de la récolte ou l’île du Seigneur était à l’origine une simple pointe qui s’est détachée de la terre ferme par le creusage d’un canal. Celui-ci servait à amener l’eau destinée à faire tourner les mécanismes du moulin.
Parmi les autres îles qu’on retrouve dans le voisinage de la Ville de Sainte-Catherine, mentionnons l’île aux Hérons, qui a toujours abrité un grand nombre de ces grands échassiers. À l’autre extrémité, l’île au Diable, malgré son nom peu invitant, a aussi été cultivée par les habitants de la côte. De plus, afin d’éviter d’être embarqués sur un bateau en partance pour Halifax et les champs de bataille européens, certains conscrits de 1917 y trouvèrent refuge.
Les îles faisaient partie intégrante du quotidien des anciens habitants de la côte Sainte-Catherine. La plupart des maisons étaient construites près de la rive et tout le monde avait un canot ou une chaloupe. Que ce soit pour la chasse, la pêche, la récolte du foin et des fruits sauvages ou la culture des pommes de terre, il y a eu, avant l’arrivée des écluses, un incessant trafic entre la côte Sainte-Catherine et les îles en face sur le Saint-Laurent.
Photos : Territoire de Sainte-Catherine avant et après la construction de l'Écluse
Les moulins étaient au cœur du système économique, politique et social du régime seigneurial, puisque les habitants des terres environnantes en dépendaient pour moudre leur grain et se nourrir.
Dans le régime seigneurial, les règles de concession des terres exigeaient que les censitaires (colons ou habitants) aillent faire moudre leur grain au moulin construit par le seigneur ou par ses mandataires. Les habitants devaient au seigneur le paiement de taxes (cens et rentes) ainsi qu’une participation de quelques jours par an aux corvées.
Pendant près de deux siècles, les cultivateurs sont allés porter leur blé et leur avoine au moulin seigneurial, comme l’exigeait leur statut de censitaire.
Au début du XIXe siècle, le moulin des Jésuites de la côte Sainte-Catherine, sous la gouverne de James Dunn, acquit beaucoup d’importance. À cette époque, on avait donc pris l’habitude de désigner l’embryon de village qui s’était formé autour par le nom de Dunn’s Mill. Pendant la seconde moitié du XIXe siècle et le début du XXe siècle, on vit apparaître le nom de La Tortue.
Malgré le fait qu’en 1937 on avait incorporé la municipalité de « La paroisse de Sainte-Catherine d’Alexandrie », les gens de Verdun qui prenait le traversier reliant les quais de Verdun et de la rivière La Tortue avaient pris l’habitude de nommer ainsi le village.
Photo : Moulin des Jésuites, Côte-Sainte-Catherine, circa 1937 - Collection Jules Trudeau
Kateri Tekakwitha dit le lys des Agniers est sans contredit le personnage le plus célèbre de l’histoire de Sainte-Catherine.
Kahenta, la mère de Kateri, était une jeune Algonquine convertie à la foi catholique. Elle fut enlevée de la mission de La Conception (près de Trois-Rivières) par des Iroquois qui l’emmènent vivre dans leur village, situé dans l’actuel état de New York.
Mariée à Kenhoronkwo, chef du clan de la Tortue, la jeune Kahenta donne naissance en 1656 à une petite fille que l’on nomme Ouasheshkoun « Clarté du ciel ». C’est cette petite fille qui, vingt ans plus tard, est baptisée par le Père Jacques de Lamberville du nom de Catherine ou Kateri Tekakwitha qui signifie « Celle qui avance en hésitant ».
Peu après son baptême, en butte aux vexations que lui infligeaient les habitants demeurés fidèles à la religion de leurs ancêtres, la jeune Kateri s’enfuit. Elle gagne la nouvelle Kahnawake et la mission de Saint-François-Xavier-du-Sault, que les Jésuites viennent tout juste d’établir. En ces lieux, Kateri passe les quatre dernières années de sa vie. Elle refuse de prendre époux pour respecter le vœu de chasteté qu’elle a choisi de prononcer, priant et assistant à la messe le plus souvent possible.
Peu de temps après sa mort, Kateri Tekakwitha serait apparue à certains de ses proches, dont le Père Chauchetière, qui en a peint un saisissant portrait. Il se trouve aujourd’hui dans l’église de Kahnawake.
Le 17 avril 1680, épuisée et affaiblie par les souffrances et les privations qu’elle s’impose, Kateri s’éteint à l’âge d’à peine 24 ans. La sincérité et la profondeur de sa foi sont reconnues de tous.
À la suite de son décès, plusieurs guérisons sont rapportées et les pèlerins se présentent de plus en plus nombreux sur le tombeau de Kateri. Qualifiée de sainte dès les premiers jours qui ont suivi sa mort, sa réputation se répand rapidement, au point où la plupart des nations autochtones du continent lui vouent aujourd’hui une grande admiration. À la suite de son intronisation en 1939, elle est canonisée par le pape Benoît XVI en 2012 et devient ainsi la première Sainte Autochtone nord-américaineé
Photo : Gravure de Kateri, datant de 1717 - Archives de Montréal
Les cageux pratiquaient le dangereux métier de convoyer le bois le long des rapides de Lachine et de l’Outaouais.
Les Amérindiens, suivis des coureurs des bois, furent les premiers à manœuvrer les canots pour traverser le sault Saint-Louis, ou les rapides de Lachine.
En 1806, Philemon Wright descend les rapides de l’Outaouais à bord d’un radeau qu’il a spécifiquement conçu pour traverser ces eaux tumultueuses et que l’on appelle alors une cage. C’est à cette embarcation que les cageux doivent leur nom. Ces hommes transportaient, chaque saison, des millions de dollars de bois de pins, de chênes et de diverses autres espèces à travers les rapides de l’Outaouais et du Saint-Laurent.
Les convois de cages, qui pouvaient couvrir plusieurs arpents de superficie, étaient formés de pièces de bois équarries sur lesquelles prenaient place et vivaient les cageux. Les cages étaient composées de drames et de cribes. Les drames portaient les grosses charges et les cribes, plus petits et fragiles, transportaient surtout les éléments nécessaires au voyage. Pour traverser les rapides, les cageux démantelaient la cage en cribes ou en drames individuels. Le contremaître menait ensuite le convoi sur sa cage, manoeuvrant l’embarcation à l’aide de longues rames.
Pendant un siècle, des dizaines de radeaux de bois pilotés par les célèbres cageux ont traversé les rapides en route vers les marchés de l’est (Montréal et surtout Québec). C’était l’un des spectacles les plus impressionnants que l’on pouvait voir défiler sur le fleuve.
C’est sans aucun doute grâce à son habileté et sa force de caractère qu’Aimé Guérin est devenu l’un des plus célèbres cageux de l’histoire. Il s’est en effet fait remarquer dès le début de sa carrière en démantelant un réseau de voleurs de bois. Jusqu’à sa mort à l’âge de 77 ans, il n’a jamais cessé de mener les convois de bois entre l’île des Jardins (près du lac Ontario) et Montréal.
L’ère des cageux aura duré 105 ans, prenant fin en 1911, en raison du développement de l’industrie ferroviaire. Les trains permettaient en effet de transporter de plus grandes quantités de bois, plus rapidement.
Photo : Radeau dans les rapides de Lachine, 1901 - Wm. Notman & Son Achat de l’Associated Screen News Ltd. VIEW-4274 © Musée McCord
Le défi du fleuve
Sainte-Catherine, par sa localisation au pied du sault Saint-Louis représente une étape naturelle pour la navigation fluviale. Les voyageurs devaient s’y arrêter pour mener les marchandises et leur embarcation jusqu’aux eaux plus calmes du lac Saint-Louis, en route vers les Grands Lacs.
Sainte-Catherine est établie près de l’un des principaux obstacles à la progression des colons français vers l’intérieur du continent nord-américain : le sault Saint-Louis.
Entre 1608 et 1642, les Français se sont établis le long des rives du Saint-Laurent, entre Québec et Montréal, mais leurs navires ne remontèrent jamais au-delà des fougueux rapides : il n’y avait pas à l’époque de plus grande barrière au trafic fluvial!
Samuel de Champlain baptisa le sault « Saint-Louis » en souvenir de l’un de ses compagnons qui s’y noya. Il est également permis de croire que Champlain a voulu rendre hommage à son roi, Louis XIII, en donnant son nom aux rapides. Plus tard, les colons prendront l’habitude de parler des rapides de Lachine, à cause du village qui s’était établi en amont.
Les Français ont conquis les rapides après les Amérindiens et les coureurs des bois en mettant au point un modèle de bateau à fond plat qui leur permettait de transporter trois ou quatre tonnes de marchandises à travers les rapides. Une version géante, le Durham Boat, sera ensuite développée par les Américains. Ces bateaux connurent un large succès dans la première moitié du XIXe siècle.
À partir des années 1830, les navires à vapeur commencèrent enfin à effectuer la remontée aussi bien que la descente des rapides. Cette aventure était, encore dans les années 1880, l’une des activités préférées des touristes de passage à Montréal.
La Voie maritime est la réponse au défi lancé par le fleuve Saint-Laurent. Elle marque le début de la modernisation du territoire.
La construction de la Voie maritime est avant tout la réalisation d’un rêve vieux de plus de 400 ans : franchir cet imposant obstacle à la navigation… ce même obstacle qui mit fin au second voyage de Jacques Cartier en 1535 et à son ambition de découvrir la route menant aux richesses de l’Orient.
À diverses époques au cours des 300 ans qui suivirent, on a creusé des canaux et on a aménagé des écluses autour des obstacles naturels qu’on retrouve dans le fleuve Saint-Laurent. Par exemple, à la fin du XVIIIe siècle, le supérieur des Sulpiciens de Montréal, le père François Dollier de Casson, élabora l’audacieux projet d’un canal qui permettrait de contourner le sault Saint-Louis. Toutefois, à la mort du religieux, l’ouvrage fut abandonné après qu’on y eut consacré une somme considérable pour un creusage de quelques centaines de mètres à peine.
En 1951, le Parlement canadien crée l’Administration de la voie maritime du Saint-Laurent. En 1954, une entente intervient entre le Canada et les États-Unis pour la construction d’une nouvelle voie maritime. Le 10 août 1954, on donne le premier coup de pelle inaugurant le projet hydro-électrique du Saint-Laurent et en septembre de la même année débuteront les travaux de la Voie maritime.
Le 25 avril 1959, le brise-glace d’Iberville amorçait le premier passage complet de la Voie maritime du Saint-Laurent, tandis que le 26 juin de la même année, la reine Élizabeth II d’Angleterre accompagnée du Président Dwight D. Eisenhower des États-Unis, inauguraient officiellement l’un des plus importants ouvrages d’ingénierie du XXe siècle.
Les écluses
La construction des 306 km de la Voie maritime entre Montréal et le lac Ontario est reconnue comme un des hauts faits historiques en matière de génie
Sept écluses ont été construites dans cette section : cinq écluses canadiennes et deux écluses américaines. Elles soulèvent les navires de 75 mètres (246 pieds) au-dessus du niveau de la mer.
En cinq ans à peine, la construction de la Voie maritime du Saint-Laurent avait donné naissance à un canal de 8,2 m (27 pi) de profondeur avec des écluses capables d’accueillir des navires de 225,5 m (740 pi) de long et 23,8 m (78 pi) de largeur. Cet énorme projet d’ingénierie et de construction avait coûté « 475 millions de dollars. Des chenaux avaient été creusés en pleine terre, ou par dragage à même des fonds de rivières. Des écluses avaient été érigées.
Des barrages et des centrales hydroélectriques avaient été construits. Des milliards de tonnes de terre avaient été extraites. Des fermes, des villages, des cimetières, des routes et des lignes de chemin de fer avaient été déplacés. L’opération avait mobilisé une armée d’hommes et de femmes - quelque 21 000 travailleurs au total.
L’écluse Côte-Sainte-Catherine est l’une des composantes de ce gigantesque ouvrage. Elle soulève le navire de quelque 9 m (30 pi) et permet maintenant aux bateaux de contourner les tumultueux rapides de Lachine.
L’histoire du RécréoParc est intimement liée à celle du développement de la Voie maritime. Au fil des ans, il est devenu l’écrin du fleuve, des couchers de soleil, des couleurs flamboyantes de l’automne et un endroit pour profiter du silence feutré de l’hiver.
Le RécréoParc est le fruit d’une volonté d’intégrer l’écluse dans le paysage de Sainte-Catherine. Lors de son aménagement, l’administration de la Voie maritime s’était engagée à embellir les rives dans les secteurs où elle effectuerait des travaux. On vit alors apparaître un grand parc sur ces terres riveraines abandonnées, pour le plus grand bonheur des vacanciers.
En 1967, on y installe un camping provincial afin d’accueillir les visiteurs de l’exposition universelle de Montréal. En 1988, la Ville fait l’acquisition des équipements de ce vaste parc. C’est en 1990 qu’on le nomme officiellement « Récré-O-Parc », représentant ainsi les aspects récréo-touristiques du site, dont la plage et la proximité du fleuve Saint-Laurent.
Ce parc linéaire de sept kilomètres offre un accès privilégié à la nature, au plein air et à la baignade. Le site fait partie du refuge faunique d’oiseaux migrateurs de l’île aux Hérons et permet l’observation d’une grande variété d’espèces d’oiseaux.
En 2011, tout en conservant l’aspect naturel, des travaux d’aménagement dans le secteur de la digue furent réalisés. S’en suivent, en 2017, la construction d’un nouveau pavillon d’accueil et d’un camping urbain. L’image de marque du parc fut alors retravaillée en collaboration avec la Ville. On révise notamment la façon d’écrire son nom : le Récré-O-Parc devient le RécréoParc.
La Voie maritime transforme à jamais l’aspect des rives du fleuve et vient bouleverser la vie des citoyens.
Les premières habitations installées le long du chemin de la côte forment le début du village de Sainte-Catherine (ce chemin correspond à l’actuelle piste cyclable longeant les rapides dans le RécréoParc).
Lors de ce grand chantier, on déplaça littéralement le cœur de la paroisse qui se développait au pied des rapides depuis plus de deux siècles. En 1954, cinquante-quatre maisons, parmi les plus anciennes de l’endroit, ont été expropriées et plusieurs furent relocalisées le long du boulevard Marie-Victorin et vers l’intérieur des terres.
À cette époque, comme la paroisse comptait moins d’une centaine de maisons, on conçoit facilement l’onde de choc qui a été ressentie par les résidents lors de l’expropriation de plus de la moitié des résidences. Les citoyens ont aussi subi les effets de la transformation radicale du paysage et de leur territoire. L’eau et les rapides du sault Saint-Louis, qui avaient été si familiers aux habitants, cessaient de faire partie de la vie quotidienne pour être remplacés par le passage des navi
Photo : Les enfants de la famille Brossard, jouant dans l'eau, circa 1955 - Collection Jules Trudeau
Tirant son origine de la mission de Saint-François-Xavier-du-Sault-Saint-Louis, Sainte-Catherine doit notamment son existence à ses racines religieuses.
La première église de la côte Sainte-Catherine fut construite en 1676, lors de l’installation de la mission jésuite près de l’embouchure de la rivière du Portage. L’endroit ne s’appelait cependant pas encore la côte Sainte-Catherine et l’église était plutôt consacrée à Saint-François-Xavier, patron de la mission du Sault Saint-Louis. C’est dans cette première église de bois que la jeune Kateri Tekakwitha viendra se recueillir régulièrement jusqu’à sa mort en 1680.
Au XVIIIe siècle, les habitants qui peuplent le territoire actuel sont rattachés à la paroisse de La Nativité-de-la-Sainte-Vierge de La Prairie. C’est seulement en 1936, que l’érection canonique de la paroisse Sainte-Catherine-d’Alexandrie est décrétée.
Devenue dangereuse à cause d’un problème structural situé dans la charpente du toit, la première église paroissiale aura servi au culte jusqu’au 19 janvier 1993.
Des travaux de reconstruction de l’église eurent lieu 1996 à 1999. Sous la supervision de l’architecte Jacques Nadeau, la majeure partie des travaux de l’église furent exécutés par des bénévoles qui possédaient des compétences en construction.
Photo : Participation des Chevaliers de Colomb au 300e anniversaire du baptême de Kateri, devant l'ancienne Église - Collection Jules Trudeau
La maison qui abrite l’école de la côte sera déménagée au 345 rue Centrale, ou elle se trouve encore aujourd’hui après la construction de l’école Sainte-Catherine en 1949.
Pendant longtemps, l’instruction à la côte Sainte-Catherine s’est limitée à la présence d’une institutrice qui dispensait les premières années d’enseignement à la petite école de la côte. Les enfants pouvaient ensuite être envoyés aux écoles établies par les communautés religieuses à La Prairie.
Les Sœurs de la Congrégation Notre-Dame y possédaient une maison où elles accueillaient les jeunes filles depuis la fin du XVIIe siècle. Pour les garçons, une académie est ouverte en 1847 qui passera aux mains des Clercs de Saint-Viateur en 1864. Ils y seront rejoints par les Frères de l’instruction Chrétienne qui construisent, en 1889, un noviciat près de la gare du chemin de fer du Grand Tronc.
La création de la paroisse de Sainte-Catherine en 1937, entraîne la mise sur pied d’une commission scolaire autonome qui sera réunie à celles des autres municipalités du secteur en 1972 pour former la Commission scolaire de La Prairie.
Le collège Charles-Lemoyne quant à lui a été fondé en 1946 sous le nom de Collège apostolique Saint-Pascal-Babylon, l’institution était d’abord destinée à la formation des jeunes hommes qui se destinaient à la vocation sacerdotale. En 1951, avec plus de 200 élèves inscrits, le collège prend le nom de Séminaire des Saints-Apôtres. Il est rebaptisé Collège Charles-Lemoyne en 1975 au moment où la diminution du nombre de vocations affecte fortement sa clientèle.
Les premières concessions furent octroyées à partir de 1703 à la côte Sainte-Catherine. La première année, une première série de dix lots, de trois arpents de front chacun furent concédés à l’est de la rivière du Portage. Les concessionnaires étaient, Antoine Rousseau dit Labonté, Jacques Hertault dit St-Pierre, François et Joseph Lefebvre, Jean Soumande, François Gaigné, Pierre Gaigné père et fils, Pierre Dumay et Michelle Cusson.
La rivière du portage fut franchie lors d’une seconde vague de concessions qui s’échelonna de 1714 à 1721. La côte Sainte-Catherine sera même prolongée au-delà du nouveau moulin, construit en 1718, dans la seigneurie voisine du Sault-Saint-Louis que les Jésuites avaient soi-disant réservée aux autochtones de la mission de Caughnawaga (l’actuelle Kahnawaké).
Parmi les familles établies à la côte Sainte-Catherine lors de cette deuxième vague de colonisation, mentionnons les Gannié (Joseph et Nicolas), les Bellavance (Louis), les Bizaillon (François et Michel) et les Tibierge.
Au milieu du XIXe siècle, toutes les terres de la côte sont occupées et très largement défrichées et cultivées. Y sont déjà bien établies les familles Bincette, Brosseau, Barbeau, Guérin, Brossard, Niding, Rielle, Fréchette, Bourdeau, McNeil, Beauvais, Briault, Montigny, Pinsonnault, Desautels et Delorimier. Les recensements nous parlent aussi à la même époque des Lavoie, Perra, Gendron, St-James, Bourassa, Davignon, ou Davigné, Cardinal, Croteau, Gosselin, Cherrier et Patenaude.
Les descendants de plusieurs de ces familles pionnières habitent toujours la Ville de Sainte-Catherine ou d’autres municipalités voisines aujourd’hui.
Ce sont elles qui ont construit la paroisse, la ville, en ouvrant les chemins, en défichant les terres, etc. mais il y en a bien d’autres encore qui ont tout de même joué un rôle important dans le développement de la communauté et encore aujourd’hui, plusieurs familles sont le cœur de notre communauté.
Photo : Ferme Favreau - Collection Jules Trudeau
Apprenez-en davantage sur l’incroyable histoire de la Ville de Sainte-Catherine dans le Vieux Journal diffusé lors des Fêtes du 75e anniversaire de la Ville.