Anciennement connue sous le nom de Vestiaire Kateri, la Friperie de l’Écluse est un beau modèle d’économie circulaire. Dans les locaux de cet organisme incontournable de Sainte-Catherine, la population locale donne, la Friperie reçoit, revalorise, puis redonne à la collectivité. Très inspirant. Qui plus est quand on sait que ce mouvement communautaire dure depuis 25 ans.
Fondée en 2000 par feue Jeannine Émond et Sylvie Milot, l'organisation est née du désir de Madame Émond de s'investir davantage auprès des plus démunis. C’est elle qui a approché Sylvie Milot afin de lui proposer de s'associer à elle dans la création d’une toute nouvelle entreprise d'économie sociale sans but lucratif : une friperie communautaire. Enthousiasmée par le projet, la jeune mère de cinq enfants a accepté la proposition de Jeannine Émond, et ce, malgré un horaire qu’on devine bien chargé. « C’est sûr que j’en avais déjà plein les bras à l’époque ! Mais l’idée de participer à la création d’une telle organisation dotée, à la fois, d’une conscience sociale et écologique me rejoignait vraiment. Alors, j'ai dit oui ! », explique Sylvie Milot. À ses débuts, raconte la fondatrice, la friperie était installée dans l’ancien garage du presbytère, un petit local de 600 pieds carrés qui avait été aménagé grâce à une subvention de 2 000 $, reçue du Club optimiste de Sainte-Catherine.
Repenser nos modes de production et de consommation
L’OBNL récupère des vêtements et des petits articles offerts par les citoyens afin de leur donner une seconde vie. Une fois valorisés par l’équipe de bénévoles de l’endroit, ces items sont mis en vente à prix modique. Les profits de ces ventes sont ensuite distribués sous forme de dons à la communauté locale. Une boucle de solidarité. Ainsi, en plus d’offrir à des gens dans le besoin de l’aide alimentaire par le biais du Complexe Le Partage, de soutenir des maisons d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale et d’appuyer la Guignolée, l'organisme vient aussi en aide aux familles d’élèves de Sainte-Catherine, en permettant l’achat de matériel scolaire, de repas et le financement d’activités parascolaires. À titre d’exemple, mentionnons qu’à l'été 2024, la Friperie de l'Écluse a distribué 44 sacs d’école remplis d’articles scolaires dans trois écoles primaires de la ville.
Du monde de cœur
Bon an mal an, en plus de permettre d’éviter le gaspillage d’un grand nombre de ressources, la Friperie redonne des milliers de dollars à des gens dans le besoin. René Latour, aujourd’hui vice-président de l'organisme, y a œuvré comme bénévole pendant plusieurs années avant d’être nommé à la direction. Il raconte fièrement « qu'il n’est pas rare de voir des gens ayant bénéficié de leurs services par le passé, venir faire des dons aujourd'hui. » Il insiste aussi sur le fait que personne à la Friperie de l’Écluse n’est rémunéré; tous et toutes sont bénévoles. « Il faut absolument souligner la solidarité et la générosité de tous ceux et celles qui sont impliqués bénévolement à la Friperie de l’Écluse. Une trentaine de personnes. Du monde de cœur ! », fait remarquer René Latour.
Et du cœur, il n’en manque pas au sein de cette organisation. Co-instigatrice du projet, Sylvie Milot, insiste pour que soit mentionnée dans cet article, la contribution exceptionnelle de Madame France D’Amours, qui « s'est impliquée durant 15 ans et sans qui, la Friperie de l’Écluse ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui ». Ce que Madame Milot ne dit pas, c’est qu’elle s’y est elle-même investie pendant plus de 20 ans !
Friperie de l’Écluse
5367 boul. Marie-Victorin
Ouverte les mercredis de 13 h à 18 h.
Merci à la partenaire des portraits d'organisme.